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Si fragile...

Ombrage...

Des mots...
Lissadell : Merci :$
leyenda : coucou! Ton blog est magnifique! J'aimerais savoir comment tu as fait pour mettre ton fond personnalisé?
Lissadell : Eeeuh... c'est très compliqué et je ne suis pas la plus apte à répondre.
pétale-de-lait : *les yeux humides* c'est magnifique comme tu écrit! je suis jalouse! ^-^ *la voix coupée par l'émotion* BRAVO!
lea : merci pour cela
Beli Ya Al : j'apprécie largement ton site. ton petit monde ressemble au mien. passe donc un jour... tes écris sont magnifiques.
[Lien]
marie : je m,enfuirais
liéla : ,, liélazfcnhgb bf nt, n,rn bhbrt hh tnnbuitr jhfr nu' iky;ji,r,e;ujgt
vfn,;t ,of jg, iok dnb rbnvhjf bbcn khdf,ok nbfd h,re h,bfvhgfn,nnbiur , hjgsu
nari : chicfop@hotmail.c om
fleurêva : tes textes mon touché , je les ai adoré , ils ont illuminés ma journée ! bisous c'est superbe ps: g préféré tout particulièrement tom et anna, anna et tom car anna me ressemble : elle est rousse comme moi avec des yeux verts perso: je ne sait pa si tu veux devenir écrivain mais en tout cas si tu cherche a te fair publié je te soutiendrai a 100% même si on se coné pa é je seré une de tes fans kisss
margot : tout simplement magnifique... jaimerai que tume donne ton avis sur mes txt si tu a le temps.... lavachefolle901. skyblog.com

continu!!
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Tom et Anna. Anna et Tom. [1]

Ils sont unis comme les doigts de la main. Toujours l’un avec l’autre, ils ne supportent aucune séparation… plus proches qu’un frère et une sœur. Liés. Confiants, ils vivent au jour le jour, toujours heureux. Parce que le premier regard qu’ils croisent au réveil est celui de l’autre. Parce qu’ils peuvent passer leur journée à courir dans les champs ou s’assoupir contre un arbre. Parce qu’ils peuvent manger à n’importe quelle heure, n’importe où… Parce que le soleil ne se couche jamais sans eux. Parce qu’ils peuvent lire chacun leur tour des histoires de monstres et de princesses pendant toute la nuit. Parce qu’ils peuvent passer des heures à se battre dans l’immense jardin.
Parce qu’ils sont libres, enfin. Et parce qu’ils ne connaissent pas ce mot, ni son contraire. La vie est ce qu’elle est, belle, et chaque jour est différent. Et cela pour tout le monde, ils le croient.
Ils sont jeunes. Leur âge, ils ne le connaissent pas. Ils savent une chose, la seule qui importe : ils se connaissent depuis, et surtout pour toujours. Anna et Tom. Tom et Anna.

Un jour ils reviennent d’une promenade dans les bois.  La nuit tombe doucement. Le bras de Tom autour du cou d’Anna. Celui d’Anna enserrant la taille de Tom. Les rires, les sourires. Ils rentrent comme tous les soirs. Même un peu plus enjoués que de coutume, parce qu’ils ont vu une biche et son faon, dans la forêt, cet après-midi là. Mais quand ils arrivent devant la grande maison, leurs mères sont sur le pas de la porte, et semblent les attendre. Leurs regards anxieux, un peu tristes, ne plaisent pas aux deux enfants. Ils ont à parler, disent leurs yeux.

Les deux femmes ressentent la même chose à ce moment-là.
Elles ont toujours souhaité le bonheur de leurs enfants. Elles ont rêvé de cette vie, et ont rendu ce rêve accessible à leur progéniture. Leurs enfants sont si beaux, si purs et si heureux qu’à chaque fois qu’elles les voient, leurs yeux s’emplissent de larmes de bonheur et de fierté.
Mais aujourd’hui elles ont le cœur gros, et un poids si lourd sur la conscience. Ce qu’elles s’apprêtent à faire va tuer peu à peu leurs enfants. Elles se le reprocheront éternellement. Mais elles n’ont pas le choix.

Dans le salon, Anna et Tom partageant un même siège. Leurs visages graves pourtant, pressentant un malheur.
Les deux femmes s’installent en face d’eux. Elles parlent. L’une après l’autre, ensemble, qu’importe. Elles disent qu’ils sont grands, maintenant, leurs enfants. Qu’elles n’ont pas le choix. Qu’elles doivent les mettre au collège, sinon ils leur seront retirés. L’assistante sociale l’a dit. Oui, même s’ils savent lire, écrire et compter, c’est comme ça. Les enfants doivent aller à l’école.
Tom et Anna. Ils ne disent mot. Ce n’est que du bruit. Ils ne comprennent pas. Alors, il existe autre chose ? Et c’est bien ?... Mais ça veut dire… plus de promenade quand l’envie nous prend, plus de nuits passées à compter les étoiles, plus… rien ?
Les mères. Ca y est, elles pleurent. Le collège, c’est d’autres enfants. Pleins d’enfants. Et des horaires fixes. Et beaucoup de silences. Et des professeurs, pour apprendre tout pleins de choses qui aident pas à vivre mieux. Qui ne font pas le bonheur. Et des classes fermées, des rayons de soleil tentant de traverser de lourds rideaux poussiéreux. Des devoirs le soir, et des punitions. Mais aussi des amis. Quelques sourires, quelques rires. Des jeux dans la cour de récréation. Des bêtises à n’en plus finir. C’est ça, la vie.
Et elles auraient aimé ne jamais avoir à leur dire ça. Elles auraient voulu que leur beauté dure éternellement.
Les deux corps se sont rapprochés.  Réflexe défensif. Pas de larmes dans leurs yeux, c’est trop beau pour ça, les larmes. Mais des airs effrayés.
Les femmes ont cherché tout l’été à leur dire, et puis… Elles ont préféré leur laisser profiter des derniers instants. La rentrée est le lendemain. Tout est près. Sauf leurs cœurs. A eux quatre.

Cette nuit-là, Tom et Anna sur le toit. Blottis l’un contre l’autre, ils se promettent de rester soudés. Ils n’ont pas le choix. L’un est l’autre. Et vice versa.
Interrompus par leurs mères, parce qu’il ne faut pas se coucher tard. Demain… Mais phrase inachevée. Ils savent, mais personne ne veut en parler.
Un lit pour deux corps innocemment enlacés. La dernière nuit qu’ils passent ensemble.

Un silence pesant, depuis leur réveil. Tom et Anna. Une main dans une autre.
Devant le collège. Un baiser furtif, une main dans les cheveux. Deux mères s’éloignent le cœur déchiré. Sentiment que rien ne sera plus comme avant.

Les deux enfants entrent dans la cours. Leurs doigts liés, ils ne se quittent pas. Déjà une fillette s’écrie Oh les amoureux, suivie d’une autre. On se retourne, sur leur passage. Ils ne comprennent pas. Tom sourie à Anna. Lâche sa main.
Appel des professeurs. Ils ne sont pas dans la même classe. Pleurs de Anna. Et Tom tentant vainement de sécher ses sanglots. Adieux. On se retrouvera à ce qu’ils appellent récréation.

La voisine d’Anna est une petite blonde, boulotte. Un sourire grand comme ça. Elle se tortille dans tous les sens, et pose beaucoup de questions. Pourquoi tu pleures ? C’est qui le garçon avec qui t’étais ? Ton amoureux ? Anna ne trouve pas la force de répondre. Et amoureux, elle sait pas ce que c’est. Sa voisine, c’est Sophie. Elle lui explique qu’un garçon et une fille qui se tiennent par la main sortent ensemble. Que la fille devant, avec sa queue de cheval, est une idiote. Que tous les garçons aiment celle du premier rang. Que le garçon derrière dit que des bêtises. Que sa sœur a eu ce prof, qu’il est con. Quand il lui dit de se taire, elle regarde Anna, l’air de dire Tu vois ! et fait silence. Anna est apeurée. Elle sort quelques affaires. Et tente d’écouter.

Tom s’est assis à côté d’un garçon d’une tête de plus, cheveux châtains, grands yeux bleus. L’air gentil. Il regarde Tom. Salut c’est quoi ton prénom ? Moi c’est Alex. Dis je t’ai vu avec la petite rousse, tout à l’heure. J’aime bien ses yeux verts. Et ses taches de rousseur. J’adore les taches de rousseur. Mais… c’est ta copine ? Je veux dire, ta petite copine ? Oh, t’es pas obligé de répondre. Vous allez bien ensemble. Ah. Voilà le prof. Je le connais pas. Allez, maintenant faut se taire.

Tom souffle. Gentil, oui. Mais bavard. Ou peut-être sont-ils tous comme ça…

Le cours est ennuyeux. Les chiffres, Tom n’aime pas. Et sa voisine qui lui souri de cet air impertinent… Qu’as-t-elle ? En tout cas quand elle regarde sa copine, elles se mettent toutes deux à glousser.

Ils se retrouvent comme ils avaient dit, à la récréation. Mais ils ne disent rien. Ils sont un peu honteux, un peu maladroits. Leurs mains restent dans leurs poches. Finalement, Anna demande ce que veux dire amoureux. Tom la regarde, ne sait que répondre. Et petite copine ? enchaîne-t-il. Anna aussi les épaules. Elle aime pas ici, elle lui dit. Tom non plus. Mais faudra s’y faire.

Lorsqu’ils se retrouvent le soir, on leur a encore dit beaucoup de choses. Mais ils n’osent plus en parler. Ils arrivent à La Maison, sourires forcés aux lèvres. Les mères les accueillent avec un énorme goûter. Ils y font honneur, plus pour paraître aller bien que par faim. Mais les femmes ne sont pas sottes. Elles sentent que ça vient, ça commence…

La soirée passe, peu à peu ils se rapprochent de nouveau, et sourient ensemble. Mais au moment de se coucher, chacun rejoint son lit, les yeux baissés, pour ne pas croiser ceux de l’autre.

Fuite de Lissadell, le Samedi 14 Mai 2005, 15:35 dans la clairière "Ombrage...".